The Spectator

Publié le 1 octobre 2022
par Julie Bindel
Original: The spectatorIs sanity returning to the trans debate?

Le vent tourne contre Mermaids

Finalement, Mermaids, l’organisation caritative britannique qui s’occupe, selon ses propres termes, des « enfants transgenres et présentant des variations de genre », est sous le feu des projecteurs. À la suite d’enquêtes menées par les journaux Telegraph et Mail, ainsi que de demandes de critiques préoccupées par la protection des enfants, la Charity Commission a ouvert une enquête de conformité réglementaire et a déclaré avoir écrit aux administrateurs de l’organisation.

Quand et comment est-il devenu acceptable de bourrer les enfants d’hormones nocives et d’enlever des parties saines de leur corps plutôt que de leur proposer une thérapie ?

Les enquêtes ont révélé que Mermaids proposait des binders (corsets mammaires) à des filles qui n’avaient apparemment pas plus de 13 ans, et ce malgré le fait que les enfants aient déclaré que leurs parents s’opposaient à cette pratique. La contention de la poitrine peut souvent entraîner des difficultés respiratoires, des douleurs dorsales et des côtes cassées. Il a également été découvert que des enfants ont été « félicités » en ligne pour s’être identifiés comme transgenres par le personnel et les bénévoles du centre d’aide en ligne de l’organisation caritative, les adolescents étant informés que les bloqueurs de puberté sont sans danger et « totalement réversibles ». Contacté par le Telegraph au sujet de sa politique en matière de contention de la poitrine, Mermaids a déclaré qu’il avait adopté « une position de réduction des risques », estimant qu’il valait mieux utiliser un binder avec des instructions de sécurité que des enfantes ayant recours à des « pratiques dangereuses » ou souffrant de dysphorie.

Mermaids a reçu un demi-million de livres au total de la part de la Loterie Nationale, et a été saluée par des personnalités comme Emma Watson, Jameela Jamil et même Harry et Meghan. En d’autres termes, l’organisation caritative a bénéficié de puissants soutiens et a été comme du Teflon depuis bien longtemps. Starbucks a organisé une collecte de fonds en sa faveur, plus de 40 écoles l’ont invitée à sensibiliser les enseignants et les enfants à « l’identité de genre », et un certain nombre d’entreprises parrainent l’association.

Je me demande ce que ressentent maintenant les célébrités qui ont donné de l’argent et apporté leur soutien à Mermaids ? L’une d’entre elles aura-t-elle le courage et l’intégrité d’admettre qu’elle s’est fourvoyée ? Et qu’en est-il des entreprises et des organismes publics qui ont jugé bon de faire l’éloge d’une organisation qui a défendu l’idée que certains enfants naissent dans le mauvais corps ? Pourquoi l’idéologie colportée par Mermaids a-t-elle été acceptée sans examen par ses légions de partisans ?

Il n’existe pas d’enfant trans. Mermaids défend avec ardeur la mise à disposition de bloqueurs de puberté pour les enfantes, malgré les preuves de plus en plus nombreuses qu’ils peuvent causer une multitude de préjudices. La grande majorité de celleux à qui l’on prescrit des bloqueurs vont prendre des hormones du sexe opposé plus tard.

Le fait que nous soyons maintenant sur le point d’être validées n’est qu’un maigre réconfort, si l’on considère le nombre de vies ruinées par des interventions médicales irréversibles sur des enfantes.

Alors que dans un passé lointain, on pratiquait des lobotomies sur les personnes souffrant de maladies mentales et de psychoses, on fait aujourd’hui croire aux enfants en détresse qu’ils sont prisonniers d’un mauvais corps et que la solution réside dans les médicaments et la chirurgie. Quand et comment est-il devenu acceptable de bourrer les enfants d’hormones nocives et d’enlever des parties saines de leur corps plutôt que de leur proposer une thérapie ?

J’étais à l’école avec un garçon qui, en réponse aux terribles abus qu’il subissait à la maison, a commencé à croire qu’il était un pirate. Si c’était aujourd’hui, et qu’il se promenait en déclarant qu’il était Long John Silver, lui proposerait-on une opération pour lui enlever un œil et remplacer sa main par un crochet ?

L’ironie du sort veut que les projecteurs se soient braqués sur Mermaids en partie parce qu’elle a choisi de porter plainte contre la LGB Alliance, affirmant que cette dernière n’était pas, en fait, une organisation caritative créée pour soutenir les lesbiennes, les gays et les bisexuelles, mais qu’elle avait été inventée pour discréditer et dissoudre Mermaids elle-même. L’Alliance LGB, selon les dires, « n’a pas de but caritatif ». J’étais au tribunal lors du contre-interrogatoire de Mermaids et de son partisan, et j’ai entendu haut et fort son rejet du fait que le sexe est immuable. Pour Mermaids et ses laquais, tout ce qui est nécessaire pour s’identifier et vivre comme le sexe opposé est un « sentiment » intérieur d’identité de genre. Les témoins ont déclaré que les hommes trans sont des hommes, et les femmes trans, des femmes. Ils n’ont apparemment pas été inquiétés par le fait qu’il y a eu une augmentation de plus de 4000 pour cent de filles se présentant dans des cliniques telles que le Tavistock GIDS, prétendant être des garçons trans.

Un récent rapport préliminaire sur le Tavistock GIDS recommandait sa fermeture en temps voulu et indiquait qu’une grande partie du « traitement » dispensé à la clinique était axé uniquement sur l’affirmation de l’identité trans de l’enfante et non sur l’examen de questions connexes telles que les problèmes de santé mentale, les troubles autistiques et les abus au sein du foyer familial.

J’ai contacté Mermaids pour la première fois en 2003, alors que j’enquêtais sur la notion d' »enfants trans », et j’ai reçu un accueil glacial. Beaucoup d’autres personnes et organisations qui ont de sérieuses inquiétudes quant à ses pratiques se sont exprimées et ont été qualifiées de réactionnaires et de transphobes. Le fait que nous soyons maintenant sur le point d’être validées n’est qu’un maigre réconfort, si l’on considère le nombre de vies ruinées par des interventions médicales irréversibles sur des enfantes, qui s’iels avaient bénéficié d’un soutien thérapeutique, auraient probablement grandi en étant lesbiennes ou gays.

Suite à sa tentative malveillante de discréditer l’Alliance LGB, il semble que la pratique et l’idéologie de Mermaids soient maintenant exposées. Selon moi, il s’agit d’une organisation dirigée par une idéologie dangereuse qui promeut l’intervention médicale auprès d’enfantes qui ont simplement besoin d’être soutenus dans ce qu’iles sont et dans le corps avec lequel ils sont nées. Je pense qu’elle mérite d’être fermée.

 

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