Publié le 23 mai 2024
Contribution externe
Original: La Libre – Les preuves sont insuffisantes pour justifier le recours à des interventions médicales pour traiter la dysphorie de genre
Telle est la conclusion du rapport Cass, établi au terme d’une étude approfondie menée sur quelque 9000 patients traités dans les services de développement de l’identité sexuelle d’une clinique londonienne.
Les jeunes – en particulier les filles – ne se sentent plus à l’aise dans leur sexe de naissance. Un sentiment qui ne peut pas être remis en question. Si vous le faites, c’est que vous êtes transphobe. Le changement de sexe se fait par une simple formalité. De nouvelles cliniques spécialisées dans les questions de genre sont créées en réponse aux longues listes d’attente. Personne ne veut être responsable du suicide de ces jeunes gens ! Cela vous paraît-il surréaliste ? Malheureusement, c’est la réalité, et c’est ce qui est remis en question par le rapport Cass.
Il n’existe pas de méthode fiable pour déterminer qui en sortira et qui n’en sortira pas. Comment justifier alors des interventions hormonales et chirurgicales ?
Pour les parents, ce rapport est porteur d’espoir. Jusqu’à ce jour, ils ne pouvaient qu’observer comment la croyance de leur enfant d’être né dans le mauvais corps – empêtrée dans l’idéologie du genre – était validée par l’environnement (y compris les écoles) et le corps médical. Celui-ci était finalement et irréversiblement blessé par des hormones et des opérations chirurgicales.
Le rapport Cass est le résultat d’une étude approfondie de quatre ans sur la prise en charge de ces enfants et adolescents au Royaume-Uni, dirigée par le Dr Hilary Cass et commandée par le NHS England (National Health Service). Il porte sur environ 9 000 patients traités dans les services de développement de l’identité sexuelle (Gender Identity Development Services) de la clinique Tavistock à Londres. Le rapport est très négatif sur la façon dont les soins de santé pour les enfants souffrant de confusion de genre, soins qui ont été guidés par l’activisme, basés sur une idéologie pour finalement les placer sur une trajectoire de changement de vie sans aucune preuve scientifique solide.
Les résultats du rapport sont sans appel : les preuves sont insuffisantes pour justifier le recours à des interventions médicales pour traiter la dysphorie de genre (qui est un sentiment d’insatisfaction à l’égard de son sexe biologique).
Les études ont montré que la dysphorie de genre est généralement une phase transitoire, souvent associée à la neurodiversité, aux problèmes de santé mentale, aux traumatismes de l’enfance et à l’attirance pour le même sexe. Il n’existe pas de méthode fiable pour déterminer qui en sortira et qui n’en sortira pas. Comment justifier alors des interventions hormonales et chirurgicales qui causent des dommages irréversibles au développement du cerveau, à la fertilité, à la densité osseuse, à la santé mentale et au fonctionnement sexuel, entre autres.
Un risque important à long terme
L’argument souvent entendu selon lequel la transition permet de sauver des vies a été définitivement écarté. Les revues systématiques n’ont pu fournir aucune preuve que les interventions avec des bloqueurs de puberté et des hormones réduisent les taux de suicide. De plus, le taux de suicide après une transition médicale est inquiétant. Une étude à long terme réalisée en 2011 a montré que les personnes traversant une transition médicale étaient 19 fois plus susceptibles de mourir par suicide que la population générale.
Les dénonciateurs confirment que le groupe des jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans est souvent psychologiquement vulnérable et mérite une protection similaire.
Le rapport se concentre également sur la transition sociale – traiter l’enfant comme s’il était du sexe opposé – et mentionne qu’il ne s’agit pas d’une intervention neutre car elle peut avoir des conséquences sur le fonctionnement psychologique et présente un risque important à long terme. Elle déconseille particulièrement cette intervention aux jeunes enfants, car elle peut modifier profondément leur trajectoire de développement.
La détransition – le regret de la transition – est reconnue comme un phénomène croissant qui ne peut plus être ignoré. Une étude américaine récente (4) qui a suivi pendant quatre ans en moyenne des patients en transition médicale, a révélé que 30 % d’entre eux avaient abandonné la transition médicale.
Le rapport Cass recommande une refonte totale de la prise en charge des enfants et des jeunes ayant des problèmes de genre. Ces jeunes méritent d’être traités avec les mêmes soins que les autres et non comme un projet distinct mené par des activistes cherchant à confirmer leur propre identité d’adulte et leur système de croyances.
Étendre la recherche
Le NHS souhaite également étendre la recherche aux cliniques spécialisées dans les questions de genre pour adultes. Les dénonciateurs confirment que le groupe des jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans est souvent psychologiquement vulnérable et mérite une protection similaire.
Le rapport Cass a des implications mondiales. Suivant l’exemple d’autres pays, tels que la Suède, la Finlande et maintenant le Royaume-Uni, il est urgent que nous imposions nous aussi un moratoire sur ces traitements expérimentaux.
En tant que parents, nous espérons que ce rapport marquera un tournant, que le bon sens prévaudra et que le serment du médecin “Primum non nocere” (d’abord ne pas nuire) redeviendra le principe directeur.